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Effets secondaires des médicaments anti-vih

15 janvier 2006

Introduction.

Etant étudiant infirmier de 3ème année, cet article est rédigé dans le cadre de mon Travail de Synthèse : Le VIH et son traitement, mieux vivre les effets secondaires.

L’article ci-dessous est donc destiné à vous faire connaître les effets des traitements de manière générale, et d’apporter des moyens pour au moins réduire ces désagréments de la vie quotidienne.

Ces conseils non médicamenteux ne pourront peut-être pas abolir définitivement ces effets, mais tout au moins, je l’espère vous aider à mieux les vivre.

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14 janvier 2006

Qu’est ce que les effets secondaires :

     Les médicaments sont étudiés et mis sur le marché pour lutter contre une maladie déterminée. Tous les autres effets qu’ils produisent sur le corps sont les effets secondaires (ou indésirables). Les effets secondaires sont généralement signalés sur la notice du médicament, cependant d’autres effets peuvent apparaître après la mise en place du médicament.

En cas d’effets indésirables graves, il faut impérativement stopper et changer rapidement de traitement antiviral, cependant, cet arrêt ne devra être effectif qu’après avis médical : n’hésitez jamais à demander conseil en cas de doute ! Il est important de toujours avoir un avis médical en ce qui concerne la gestion des effets secondaires par d’autres médicaments :

l’automédication est à proscrire en raison des diverses interactions possibles!
 

13 janvier 2006

Troubles digestifs.

Nausées et vomissements, fréquent avec l’AZT et le Norvir®. Des médicaments anti-nauséeux peuvent être prescrits, demandez conseil à votre médecin.
Parmi les aliments nourrissants les plus faciles à tolérer, on trouve : les soupes, le riz et les nouilles, la purée de pomme de terre, le poulet sans la peau, les yogourts, les œufs durs, les bananes, les fruits en conserve. Il est aussi conseillé de boire des boissons légèrement gazeuses type cola, de préférence en dehors des repas. En revanche, il est fortement déconseillé de prendre des aliments frits, trop sucrés ou trop épicés. Pour atténuer les nausées, vous pouvez également consommer des repas plus petit mais plus fréquents, plutôt froids et peu gras. Evitez également les aliments libérant de fortes odeurs.
    Attention : des nausées et/ou vomissements qui surviennent au cours d’un traitement bien toléré peuvent révéler un atteinte pancréatique ou hépatique.
En cas de vomissements survenant dans la demi-heure suivant la prise d’un médicament, il est conseillé de reprendre ce médicament. Après une demie heure il n’est pas nécessaire de le reprendre.

 

Diarrhées, fréquentes avec Videx®, Norvir®, Viracept® et Kaletra®. Des diarrhées fréquentes peuvent entraîner la déshydratation : pensez à boire un peu plus que d’habitude !
Celles-ci surviennent en général lors d’un début de traitement ou d’un changement de traitement mais peuvent néanmoins persister avec Viracept® et Kaletra®.    Des diarrhées chroniques trop difficiles à gérer peuvent nécessiter une prise en charge plus spécialisée (gastro-entérologue).
Pour les réduire, il est préférable de manger des yogourts à faible taux de matières grasses, des viandes type volailles et des poissons maigres. Comme boisson, des jus de fruits à température ambiante. Préférez les repas tièdes plutôt que chauds afin d’éviter de stimuler votre intestin. On peut réduire les diarrhées en prenant de la pâte de coing avant chaque repas. En revanche, il faut éviter le café, le thé, l’alcool, les légumes crus, les aliments frits, le beurre, les vinaigrettes, les confitures et les crèmes glacées.

 

Ballonnements, gaz, fréquents avec les antiprotéases Norvir®, Crixivan®, Invirase®, Viracept®, Kaletra®  et Atazanavir®.
Il est généralement conseillé de prendre ses repas assis, au calme, de bien mâcher les aliments. Un peu d’exercice physique aide à atténuer ces problèmes. Quant aux aliments à proscrirent, il s’agit des choux, poivrons, oignons, des plats fortement épicés, du café et de l’alcool. Les médicaments destinés à diminuer les ballonnements et les gaz sont déconseillés car ils réduisent l’absorption des autres médicaments, parlez-en à votre médecin.

 

Changement du goût, parfois causé par des antiprotéases. Cette impression de mauvais goût dans la bouche peut être améliorée par certaines huiles essentielles : citron ou orange sur un sucre ou des bonbons à la menthe.

 

Les maux de gorge, pouvant apparaître chez certaines personnes accompagnés d’ulcères buccaux ou de difficulté à avaler. Le choix d’aliments demandant une mastication réduite peut alors se faire (purée, viande hachée, salades, soupes ...). En revanche, il faut à tout prix éviter, en cas de mal de gorge, les aliments salés, épicés ou acides, ainsi que les aliments trop chauds.

 

Bouche sèche : certain anti-VIH entraînent une diminution de la production de salive, augmentant le risque de carie dentaire. Il est important de se brosser les dents régulièrement, de boire fréquemment un peu d’eau. Un traitement peut aussi être prescrit pour stimuler la sécrétion de salive.

 

Inappétence : la perte d’appétit peut être lié au traitement anti-VIH, mais également à d’autres troubles cités plus haut, entraînant des difficultés de s’alimenter. Elle peut être enfin lié à la dépression, à l’infection, ou à des troubles pancréatiques, hépatiques ou gastriques. Il est généralement conseillé de choisir des aliments appréciés tout en recherchant une alimentation équilibré, de limiter les cigarettes qui ont un effet coupe-faim, de répartir ses repas et de, lorsque c’est possible, prendre ses repas en compagnie. Si nécessaire, des médicaments stimulant l’appétit peuvent être prescrits.

 

Tout ces désagréments risquent d’entraîner des problèmes de dénutrition alors surveillez votre poids : une perte de poids (hors régime restrictif) de plus 2kg en 1 mois ou de plus 4kg en 6 mois, doit faire l’objet d’une attention particulière. Signalez le à votre médecin et demandez les conseils d’une diététicienne.

12 janvier 2006

Problèmes de peau et des phanères.

Crixivan®, surtout avec Norvir®, peut être responsable de sécheresse de la peau de gerçures des lèvres, d’un changement dans la qualité des cheveux, accompagné d’une perte ou d’une modification des poils. Les ongles incarnés sont aussi des effets secondaire de Crixivan®, un podologue peut alors être vu. Afin de mieux adapter les doses, un dosage du médicament dans le sang peut être prescrit. Pour toutes les sécheresses de la peau, il est souvent conseillé aux personnes ayant des peaux fragiles d’avoir recours à des crèmes à la fois hydratantes et émollientes de façon quotidienne (la seule crème remboursée dans cette indication serait Dexeryl crème en flacon de 250ml). Les éruptions cutanées sont fréquentes avec Trizivir®, Sustiva®, Viramune®, Rescriptor®.

Il est toujours important de demander un avis médical pour savoir si cette manifestation est bénigne ou grave, type allergie.

11 janvier 2006

Atteinte musculaire et neuropathie.

Fréquent avec Rétrovir®, Combivir®, Trizivir® ces effets secondaires sont rares mais graves, car ils endommagent les cellules musculaires.
En cas de doute, les enzymes musculaires (CPK) peuvent être dosé via une biologie sanguine demandé par le médecin. La faiblesse musculaire débute généralement dans les jambes et progresse rapidement, accompagné de crampes. Elle peut être le signe d’une acidose lactique (voir la suite) et nécessite donc de demander un avis médical.
Les fourmillements ou sensations désagréables dans les jambes ou les pieds sont généralement due, non pas à des problèmes musculaires mais à des neuropathies, c'est-à-dire une atteinte des nerfs. Elles ont pour origine : l’infection VIH elle-même et certains antirétroviraux tels que : Hivid®, Zerit®, Videx® et Norvir®. Les neuropathies peuvent apparaître après plusieurs semaines, mois ou années du début du traitement anti-VIH. Le médicament responsable sera le plus souvent stoppé.
Les traitements prescrits  contre les neuropathies visent essentiellement à masquer la douleur. Il est généralement conseillé de ne pas porter des chaussures trop serrées, d’éviter de rester debout ou de marcher trop longtemps.

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10 janvier 2006

Lipodystrophies :

Ce sont des anomalies de la répartition des masses graisseuses, entraînant un changement de l’apparence, apparaissant après plusieurs mois ou années de traitement. Ce problème touche à degrés divers un grand nombre de personnes en traitement. Ces modifications n’ont généralement pas de conséquences immédiate sur l’état de santé, mais peut affecter de façon important la qualité de vie des personnes atteintes.

On a globalement deux types d’altération du tissu adipeux :

-  Le premier type consiste en une perte du tissu adipeux, c’est la lipoatrophie. Elle serait liée aux nucléosides (notamment Rétrovir®, Crixivan®, Viracept®, Kaletra®, Atazanavir®). Elle concerne essentiellement la face, avec quelque chose de très visible qui est l’atrophie des boules de Bichat (tissu adipeux situé sous les pommettes, ce qui engendre l’aspect « joues creuses »), et parfois une atteinte au niveau des yeux ayant pour conséquence des douleurs à chaque mouvement du regard.
Chez certaines personnes, les bras, les fesses et les jambes peuvent maigrir. Si vous avez mal en vous asseyant, vous pouvez utiliser des bouées trouées et vous assoire dessus, afin d’éviter trop de pression sur votre siège.

-  Le deuxième type consiste en une accumulation du tissu adipeux et semble lié aux antiprotéases (notamment Norvir®, Epivir®, Combivir®, Hivid®, Trizivir®). Elle peut apparaître au niveau du ventre, d’autres malades ont ce qu’on appelle la bosse de bison. D’autres présentent des lipomes, lipomes isolés, de petite taille ou de grande taille. La bosse de bison correspond en fait à un lipome isolé de très grande taille. Enfin, chez la femme, on trouve fréquemment une augmentation de la taille des seins.

La prise de graisse au niveau du ventre est fréquemment diminuée, au moins en partie, par une alimentation plus équilibré et de l’exercice physique, dès lors qu’ils sont pratiqués régulièrement. Chirurgicalement, il peut être proposé la liposuccion (aspiration de graisse), elle est efficace au niveau de la nuque (bosse de bison), mais peu pour le ventre : car les graisses abdominales sont plus souvent situées autours des organes plutôt que sous la peau. Pour les femmes, il est possible d’envisager une telle opération pour réduire le volume de la poitrine.
La perte de graisse, quant à elle, ne peut se traiter autrement que par des interventions plus chirurgicales de type esthétiques, permettant de rendre un peu de volume au visage chez les personnes très amaigries. Cependant, il n’existe pas de technique pour palier la perte de graisse au niveau des membres ou des fesses.

9 janvier 2006

Les troubles métaboliques.

Les principales anomalies métaboliques que l’on rencontre sont l’augmentation des triglycérides, du cholestérol, ainsi que des perturbations glycémiques par insulino-résistance, pouvant alors évoluer vers un pré-diabète et un diabète.

Les conséquences des perturbations du cholestérol et des triglycérides entraînent à long terme des troubles au niveau cardio-vasculaire. Les troubles métaboliques semblent principalement dus aux antiprotéases. En ce qui concerne l’hypertriglycéridémie, Zérit® serait plus particulièrement responsable, ainsi que Sustiva® pour l’hypercholestérolémie.
Pour les patients sous traitement, il est recommandé d’effectuer un bilan sanguin dosant les triglycérides, cholestérol LDL/HDL et la glycémie.
En cas de troubles métaboliques, il est conseillé d’arrêter ou au moins diminuer sa consommation d’alcool et de tabac, s’alimenter de manière plus équilibré : notamment en limitant le plus possible les sucres à assimilation rapide (desserts sucrés, confiseries, sodas) et en les supprimant totalement en dehors des repas. Les remplacer par des sucres à absorption lente : légumes secs et légumineuses (lentilles, pois, fèves, haricots), céréales (pain, pâtes, riz, etc.). En effet, plus la vitesse d’assimilation d’un aliment sucré est rapide, plus la sécrétion d’insuline est importante et plus il y a de risque qu’il soit stocké sous forme de graisse. Enfin, il faut pratiquer une activité physique régulière : cela représente une dépense énergétique importante, cette énergie sera puisée en partie dans les réserves graisseuses. Par ailleurs, un muscle régulièrement entraîné accroît son réseau de vaisseaux sanguins et augmente ainsi la quantité de glucide qu’il est capable de capter dans le sang : c’est autant de « sucre » qui sera brûlé par le muscle au lieu d’être transformé.
Pus particulièrement au sujet des risques cardio-vasculaire, l’alimentation « méditerranéenne » aide à prévenir ces risques : cela comprend les poissons, viandes blanches, une consommation suffisante en fruit et légumes, consommation de pâtes, riz, pommes de terre ainsi que l’huile d’olive ou de colza comme principale source de matière grasse.

En cas de diabète avéré, une prise en charge spécifique sera nécessaire par un diabétologue.

8 janvier 2006

L’acidose lactique

Tous les antiviraux sont potentiellement toxiques pour les mitochondries (centrale énergétique des cellules). Une pathologie mitochondriale grave se révèle en principe par une acidose lactique : l’acide lactique est un acide qui apparaît dans la cellule lorsque, sous l'effet d'un travail musculaire intense, l'oxygène vient à manquer. La cellule ayant du mal à travailler dans un milieu acide, l'effort devient alors gênant et la contraction musculaire peut même être bloquée. Elle peut être due à la toxicité des nucléosides (Zerit®, Videx®, Combivir®, Trizivir®, Epivir®…) vis-à-vis des mitochondries.
Cela peut survenir après plusieurs mois ou années suivant le début d’un traitement anti-VIH. Elle se manifeste généralement  par un fatigue brutale et intense, des troubles digestifs soudain sur un traitement auparavant bien toléré, des crampes répétées, et sensations d’étouffement. Le dosage du lactate est possible via une biologie sanguine, et s’il s’agit d’une acidose lactique avéré, elle nécessite l’arrêt du traitement et l’hospitalisation.

7 janvier 2006

Ostéoporose / Ostéonécrose.

Les causes de cette déminéralisation osseuse pourraient être en rapport avec l’utilisation des médicaments anti-VIH sans que l’on sache lesquels en particulier.

L’ostéoporose se caractérise par une plus grande fragilité des os et de gros risques de fractures (col du fémur, vertèbres, poignet) du fait de la perte de la masse osseuse. Cette maladie est difficile à diagnostiquer à un stade précoce car elle ne provoque pas de symptôme particulier lorsqu’elle débute. Il est généralement conseillé de garder une alimentation riche en calcium, permettant de ralentir la perte de la masse osseuse. Le tabac et l’alcool, favorisant la fragilisation des os sont à éviter. En cas d’ostéoporose avancée, certains médicaments limitant les risques de fractures peuvent être prescrit.

Quant à l’ostéonécrose, destruction de l’os, elle pourrait venir d’une augmentation de la taille des cellules graisseuses dans la moelle, ce qui comprimerait les vaisseaux censés irriguer l’os, d’où une mort de l’os par asphyxie. Il est également difficile de diagnostiquer l’ostéonécrose à un stade précoce. Une douleur persistante au niveau de l’aine en station debout ou pendant la marche peut être un symptôme important. Mais il n’apparaît qu’à un stade avancé de la maladie. Cette douleur peut irradier vers le genou ou la fesse. Actuellement, seule la chirurgie est réellement efficace, avec pose d’une prothèse d’une durée de vie de dix ans en moyenne.

6 janvier 2006

Pancréatite et troubles hépatiques.

La pancréatite est l’inflammation du pancréas, c’est un effet indésirable rare mais grave des nucléosides. Une pancréatite se manifeste par de fortes douleurs au niveau du ventre et du dos, accompagné de nausées, vomissements, diarrhées, apparaissant de manière brutale. Une hypertrigycéridémie peut également être responsable d’une pancréatite.
De nombreux médicaments anti-VIH peuvent altérer le fonctionnement du foie, mais plus particulièrement sous nérivapine (Viramune®). Des troubles hépatiques sont caractérisé par des nausées et vomissements sur un traitement jusque là bien toléré.

L’apparition de nausées / vomissements de manière brutale sur un traitement bien toléré impose de consulter ou de se rendre au service des urgences.

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Effets secondaires des médicaments anti-vih
  • Cette page est principalement destiné aux personnes séropositives, afin de vous faire connaître les effets des traitements de manière générale, et d’apporter des moyens pour au moins réduire ces désagréments de la vie quotidienne.
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